Patek Philippe Nautilus 5980/1A

Avec un diamètre de 40,5mm, cette référence est seulement 0,5mm plus grande que l’iconique 5711 malgré l’addition d’une complication chronographe. La présence des poussoirs de chronographe lui confère une présence plus imposante au poignet sans toutefois affecter l’esthétique du modèle. Son épaisseur de 12,3mm est d’ailleurs très respectable puisqu’elle est plus fine qu’une Rolex Daytona. L’architecture du boitier qui est sectionné en trois partie permet à la 5980 de camoufler son épaisseur pour un ressenti encore plus élégant.

Le bracelet est magnifiquement construit et, d’une certaine manière, il s’agit d’une pièce un peu rétro puisque c’est l’une des dernières éditions de la Nautilus chronographe ou autre à utiliser des vis pour fixer les maillons amovibles. Non seulement des vis, mais aussi des boutons-pression en céramique à ressort bien plus désirables pour maintenir les tolérances du fermoir au fil du temps. C’est un détail important qui a disparu en 2012, de sorte cette génération de Nautilus sont déjà en train de devenir des pièces de collection. Les bracelets à vis sont de meilleure qualité que les manchons à tiges ultérieurs. Pourquoi ont-ils fait ce changement ? C’est triste à dire mais ce fût pour la réduction des coûts. Le fermoir est à double déploiement et comporte une sécurité gravé de la croix de Calatrava, offrant une assurance lors de sa fermeture. Comme le reste de cette montre, le bracelet est fini à la main, un anglage poli parfaitement exécuté parcoure l’arrête du bracelet en puisant sa source depuis le flanc du boitier. Le jeu de finition alternant entre satinage et polissage allège visuellement la masse du bracelet, ce dernier n’est certainement pas massif mais cette finition lui confère une allure qui est tout sauf monotone.

Le boitier en trois partie présente une section centrale qui est étonnamment fine et superbement finie. Principalement satinée, une fois de plus, un anglage ou des détails polis viennent souligner tel un signature l’architecture travaillée de ce boitier. Nous retrouvons notamment le système de fermeture en charnière intégré à la lunette qui est poli sur son flanc, ce système est d’ailleurs une partie intégrante du design de la Nautilus mais également de sa fonctionnalité en tant que montre sportive. C’était en effet la solution imaginée par Gerald Genta pour assurer l’étanchéité de la Nautilus. Cette 5980 annonce d’ailleurs 120m d’étanchéité en verrouillant la lunette sur le boitier par l’avant et le fond de boite avec verre saphir à l’arrière créant cette construction en trois modules. La couronne est elle aussi protégée dans la structure de la charnière de lunette et est signée de la croix de Calatrava.

Nous retrouvons un poussoir d’ajustement de date sur le flanc du boitier qui est une relique de la référence 5960 car le calibre de la 5980 présentée ici, CH 28-520, est directement lié au calendrier annuel chronographe 5960 qui utilise d’ailleurs une série d’ajustement par poussoirs pour régler les fonctions. La 5980 n’affichant que la date, nous n’y retrouvons qu’un seul poussoir, discrètement intégré sur le flanc du boitier.

Équipée d’un superbe cadran bleu dégradé, immédiatement inspiré du modèle standard 5711, qui passe du bleu marine au bleu argenté en son centre, il arbore les lignes horizontales tel qu’imaginé sur le premier sketch de Gerald Genta. Les index appliqués en or blanc sont joliment facettés à leur extrémités pour tracer l’arc du cadran qui présente un train de minutes peint en blanc sur son fond bleu. Le mono compteur positionné à 6h affiche les indications chronographe, heures et minutes avec un assemblage de deux aiguilles superposées, une solution ingénieuse et esthétique qui préserve les proportions harmonieuse de la Nautilus. L’aiguille centrale qui est polie quant à elle sert de seconde pour le chronographe mais peut également faire office de seconde constante car le Calibre CH 28-520 est un mouvement chronographe avec embrayage vertical permettant l’activation constante du chronographe sans que ce dernier ne subisse d’usure supplémentaire. Un autre avantage de cet embrayage vertical est le lancement des secondes sans sursaut de l’aiguille centrale. Une fonction flyback est également incorporée, permettant la remise à zéro avec lancement instantané de l’aiguille centrale, un autre héritage provenant de la référence 5960 citée précédemment.

En admirant le fond apparent, nous apercevons le calibre de la montre qui arbore encore le Poinçon de Genève, fort probablement un des derniers modèles sortis avant son remplacement par le Poinçon Patek Philippe faisant de cette montre de 2009 une pièce de collection car c’est la dernière année de collaboration entre Patek Philippe et le Poinçon de Genève (également appelé Geneva Seal) qui est un organisme tiers définissant les standards les plus poussés dans le milieu horloger (décoration des platines, précision, fiabilité du calibre…). Véritable prouesse horlogère, le calibre CH 28-520 C à remontage automatique nécessite pas moins de 327 composants et offre 28 800 alternances par heure (4Hz). En résumé, le mouvement de la 5980 est unique en son genre, à la fois d’une grande sophistication et d’une grande élégance.

Cet exemplaire de 2009 est dans un état irréprochable, proche du neuf, provenant de son premier propriétaire et accompagné d’un set plus que complet qui inclut le « full set » habituel mais aussi la facture d’achat d’origine, le ticket d’origine ainsi que d’autres manuels et accessoires supplémentaires acquis par le propriétaire.